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Rage

Virus de type rabique.

Sommaire de la fiche

Édition : février 2025

Que faire en cas d'exposition ? Guide de lecture

Définition d'un sujet exposé

  • Sujet mordu, griffé ou léché sur peau lésée ou sur muqueuse par un animal suspecté ou confirmé enragé (chauves-souris et, suivant les pays, chien, renard, chat, singe...).
  • Sujet ayant manipulé, soigné, disséqué, sans protection (gants, masque, lunettes) un tel animal, vivant ou mort.
  • Sujet en contact sans protection (gants, masque, lunettes), par l'intermédiaire du revêtement cutané présentant des lésions ou par l'intermédiaire des muqueuses, avec des matières biologiques (salive, LCS, matière cérébrale) provenant d'un tel animal.
  • Personnel de soins ou de laboratoire en contact sans protection (gants, masque, lunettes) par l'intermédiaire du revêtement cutané présentant des lésions ou par l'intermédiaire des muqueuses, avec des matières biologiques (salive, LCS, matière cérébrale) provenant d'un patient atteint.
Principales professions concernées
  • Travail au contact des chauves-souris.
  • Travail au contact de mammifères potentiellement enragés.
  • Travail au contact de Lyssavirus (en laboratoire de recherche ou de fabrication du vaccin).
  • Travail au contact de cas humain dans certaines circonstances (personnel soignant participant à l'intubation, l'aspiration, la kinésithérapie respiratoire) : le risque est théorique mais aucun cas de transmission soigné-soignant n'a été décrit à ce jour.
  • Voyage en zone d'enzootie rabique avec des contacts avec les animaux (chiens, chats, singes, chauves-souris...) domestiques, errants ou sauvages. Le risque est d'autant plus à prendre en compte que la zone visitée ne dispose pas de traitement antirabique (vaccin et immunoglobulines).

Conduite à tenir immédiate

Délai d'intervention le plus court possible.

  • Lavage abondant par solutions savonneuses du site de contamination pendant 15 minutes.
  • Désinfection par dérivés iodés ou chlorés.
  • La suture doit être faite de manière postérieure dans le temps à l’injection locale d’immunoglobulines antirabiques si elle est nécessaire (exposition de catégorie III et exposition à des Lyssavirus de chauves-souris R1. Elle pourra néanmoins être réalisée si celle-ci se justifie par un préjudice esthétique ou fonctionnel, sous réserve d'un parage soigneux.
  • Vérification de l'immunité antitétanique et discuter la mise sous antibiotiques.
  • Avis du centre antirabique le plus proche sur la nécessité d'un traitement "post-exposition".

Évaluation du risque

Selon les caractéristiques de la source et le type d'exposition

L’évaluation du risque est effectuée par le centre antirabique (liste des centres anti-rabiques).

L'animal source doit faire l'objet d'une confirmation diagnostique par surveillance vétérinaire s'il est vivant et par diagnostic biologique s'il est mort. Il est important de retenir que la salive d'un animal enragé peut être virulente une semaine avant l'apparition des premiers symptômes cliniques en ce qui concerne les chiens et les chats.
C'est la raison pour laquelle la surveillance vétérinaire dure légalement 15 jours avec 3 visites (J0, J7 et J14).

Type d'exposition
  •  morsure par un animal enragé et, à un moindre degré, griffures et léchage de plaies pré-existantes ou des muqueuses ;
  • manipulation d'animaux enragés, vivants ou morts, lors d'examens, de dissection ou de dépeçage, blessure avec un instrument souillé de matières virulentes (salive, LCS, cerveau) ;
  • contact avec une plaie ou effraction cutanée par un instrument souillé par des matières virulentes (salive, LCS, matière cérébrale) provenant d'un patient atteint ;
  • projection sur les muqueuses ou aérosolisation de matières virulentes (salive, LCS, matière cérébrale) provenant d'un patient atteint R4.

NB : Une plaie pénétrante, son caractère multiple, son siège à la face ou aux extrémités très innervées, sont des facteurs de gravité, de même qu'une prise en charge retardée.

Les expositions sont classées de I à III en fonction de leur gravité R1.

Spécificité de l'exposition au laboratoire

Risque par inhalation d’aérosols.

Selon les caractéristiques du sujet exposé

Même si le sujet exposé est correctement immunisé préventivement, une évaluation du risque doit être réalisée car s'il y a risque de contamination, il doit faire l'objet d'injections vaccinales complémentaires (rappels sans sérothérapie).

Prise en charge du sujet exposé

Mesures prophylactiques
  • Le traitement "post-exposition" relève des centres antirabiques agréés (liste des centres anti-rabiques) et doit suivre les recommandations du HCSP R1.
  • La gravité de la contamination a une influence directe sur les modalités du traitement post-exposition.
  • Le traitement "post-exposition" chez les personnes non préalablement vaccinées comporte toujours une vaccination comprenant 5 injections intramusculaires (J0, J3, J7, J14, J30) ou 4 injections (J0x2, J7, J21). Les vaccins RABIPUR®, VACCIN RABIQUE PASTEUR® possèdent l'AMM dans cette indication. Le VACCIN RABIQUE PASTEUR ® peut également être administré par injection intradermique d’une dose de 0,1 mL en 2 sites aux jours 0, 3 et 7 R3.
  • En cas de lésions sévères ou en cas de lésions même minimes si contact avec une chauve-souris, des immunoglobulines spécifiques (sérothérapie) d'origine humaine sont utilisées à J0 (possible jusqu'à J7), (BERIRAB ®, mis à disposition depuis la fin 2022 en remplacement de IMOGAM RAGE ®).
  • Le sujet préalablement et correctement immunisé ne reçoit que deux injections de rappel à J0 et J3, la sérothérapie étant inutile quelle que soit la gravité de la contamination dans ce cas là.
Suivi médical

Le traitement "post-exposition" ne justifie un contrôle sérologique que chez les sujets immunodéprimés, chez les sujets qui reçoivent une chimio prophylaxie antipaludique par chloroquine (qui peut diminuer la réponse en anticorps antirabiques) ou dans certains cas très particuliers (protocole vaccinal non respecté).

En cas de grossesse

La grossesse ne contre-indique pas la mise en œuvre d'un traitement "post-exposition". Aucun effet secondaire concernant le fœtus n'a été rapporté dans ce cas.

Pour l'entourage du sujet exposé

Il n'y a aucun risque et donc aucune mesure de prévention pour l'entourage d'un sujet potentiellement contaminé et faisant l'objet d'un traitement de "post-exposition" bien conduit. En revanche, il faut rechercher si d'autres personnes ont eu un contact à risque avec l'animal suspect de rage.

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