Données épidémiologiques Guide de lecture
Population générale
La rage est présente sur tous les continents à l’exception de l’Antarctique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 59 000 le nombre de décès humains dus à la rage transmise par les chiens dans le monde chaque année 4. La plupart des cas de rage surviennent en Asie et en Afrique et environ 40 % sont des enfants âgés de moins de 15 ans.
Les programmes nationaux de vaccination orale de la faune sauvage, qui ont débuté en Europe en 1978, ont entraîné une élimination de la rage vulpine des pays d'Europe de l'Ouest et du Centre, mais pas des pays Baltes et des pays limitrophes de l'Union Européenne.
Le dernier cas animal en France est survenu en 1998. La transmission de cette rage vulpine aux autres animaux sauvages et domestiques (chiens, chats, animaux d'élevage herbivores) n'existe donc plus.
En France métropolitaine, il persiste un risque de rage :
- par l'importation frauduleuse d'animaux de compagnie (chiens, chats) non protégés notamment en provenance du Maghreb ;
- par les chauves-souris insectivores ;
- lors de voyages en pays enzootiques.
De 1970 à 2024, 29 cas de rage humaine ont été diagnostiqués en France, dont 24 contractés lors de voyages à l'étranger (9 au Maghreb, 9 en Afrique noire, 2 en Egypte, 1 en Inde, 1 au Pakistan, 1 au Sri Lanka et 1 au Mexique). Tous ont fait suite à une morsure sauf un après greffe de cornée 5, 6.
Cinq cas non importés ont été diagnostiqués en Guyane (1 patient en 2008 et 3 en 2024) et en Nouvelle Aquitaine (1 patient en 2019). Les cas survenus en Guyane sont probablement liés à une contamination par une chauve-souris (virus rabique d'orignie desmodine). En 2019, un patient vivant en zone rurale en région Nouvelle Aquitaine est décédé au décours d’une encéphalite. Le diagnostic de rage a été établi a posteriori par recherche génomique. Ce patient était infecté par un EBLV-1 et n’avait pas effectué de voyage dans une zone à risque. Il était régulièrement exposé à des chauves-souris à son domicile, origine vraisemblable de sa contamination. C’est le premier cas de rage autochtone en France métropolitaine depuis 1924.
Milieu professionnel
Cas possibles suite à morsure, griffures ou léchage des muqueuses ou d'une peau lésée par un animal enragé ou accident de laboratoire en travaillant notamment sur le diagnostic de la rage.
Risque en cas de contact direct avec les chauves-souris (4 cas humains confirmés et 2 cas probables) en Europe 7. En Amérique du Nord, les cas de rage rapportés sont à présent majoritairement en lien avec les chauves-souris.
En laboratoire
Aucun cas de contamination professionnelle en laboratoire d'analyses ou de recherche n’a été publié récemment.
Deux cas historiques sont décrits d'accidents de laboratoire par inhalation d'aérosols, notamment un cas rapporté à l'homogénéisation de matériel cérébral infecté 3.