Agent pathogène Guide de lecture
Descriptif de l'agent pathogène
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Nom
Virus de type rabique. -
Synonyme
- Lyssavirus responsables de rage humaine.
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Type
Virus -
Groupes de classement
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Virus à ARN, enveloppés, neurotropes appartenant à la famille des Rhabdoviridae, genre Lyssavirus. À ce jour, 18 espèces de Lyssavirus ont été identifiées 1. À côté du virus rabique classique (RABV), les autres Lyssavirus responsables de rage humaine documentée sont pour la plupart des virus associés aux chauves-souris : par exemple, Lyssavirus australis (ABLV), L. duvenhage (DUVV), L. hamburg et L. helsinki (EBLV-1 et EBLV-2), L. irkut (IRKV) et L. mokola (MOKV).
Réservoir et principales sources d'infection
Réservoir
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Type(s)
- Animal
Les chauves-souris hébergent 16 des 18 espèces de Lyssavirus et elles sont considérées comme les hôtes ancestraux de ces virus 2.
Tous les mammifères peuvent transmettre la rage : chiens, chats, renards, loups, fennecs, chacals, mouffettes, ratons laveurs, chauves-souris, vampires (chauves-souris hématophages). La transmission par les chiens est responsable de 99 % des cas de rage humaine dans les régions où cette maladie est endémique.
On distingue plusieurs cycles épidémiologiques :
- Rage canine (rage des "rues", rage des chiens errants) en Amérique centrale et du Sud, en Afrique, au Moyen-Orient, dans le sous-continent indien, en Asie du Sud-Est.
- Rage sylvatique ou rage des carnivores sauvages dont la rage vulpine (du renard roux) d'Europe et la rage de la mouffette et du raton laveur en Amérique du Nord, transmissible aux mammifères domestiques et sauvages.
- Rage des chiroptères :
- Chauves-souris insectivores notamment en Europe (EBLV-1 et 2), mais aussi pour d'autres régions du globe (Amérique) pour d'autres espèces (RABV) ;
- Chauves-souris frugivores en Australie ( ABL) ;
- Vampires en Amérique centrale et du Sud, notamment en Guyane ( RABV).
En France métropolitaine, les chauves-souris représentent le seul réservoir de virus autochtone depuis l'élimination de la rage vulpine en 1998.
Principales sources d'infection
La salive joue un rôle essentiel. La salive est responsable de la contamination dans l'immense majorité des cas. Le virus n'est jamais présent dans le sang. En revanche, en phase terminale, on le trouve dans l'ensemble du système nerveux et en particulier dans les terminaisons nerveuses (au niveau des follicules pileux), la cornée, le liquide cérébro-spinal (LCS).
Vecteur(s)
Viabilité et infectiosité
Viabilité, résistance physico-chimique
L’enveloppe lipidique du virus est détruite par les détergents et les solutions savonneuses. Le virus est rapidement détruit par les antiseptiques (dérivés iodés, éthanol à 45 %, chlorure de benzalkonium à 1 %). Il est rapidement inactivé par la chaleur et la dessiccation 3. À 56°C, la demi-vie est inférieure à 1 minute mais à 37°C elle est prolongée à quelques heures en milieu humide. À 4°C, le virus persiste plus de 2 semaines.
Excrété dans le milieu extérieur, le virus est rapidement inactivé, mais il persiste dans les tissus, prélèvements biologiques et les cadavres, ce qui permet le diagnostic, même tardif.
Infectiosité
Le risque de développer la maladie suite à une morsure est évalué de 30 à 60 % en cas de lésion au niveau du visage, de la tête ou du cou, de 15 à 40 % au niveau des mains, de 0 à 10 % au niveau des membres et du tronc 3. Ce risque est variable selon la profondeur de la plaie et la dose infectieuse reçue.