Pathologie Guide de lecture
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Nom de la maladie
COVID-19
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Synonyme
- Pneumopathie à SARS-CoV-2
Transmission
Mode de transmission
Principalement par l'intermédiaire des gouttelettes provenant des voies aériennes supérieures générées par la toux, les éternuements ou la parole d'un sujet infecté : nécessite le plus souvent un contact étroit, généralement à moins de 2 mètres. La transmission est aussi possible par aérosols, favorisée par les groupements de population dans des espaces clos, mal ventilés, ou par certaines situations (chant, toux, oxygénothérapie, manœuvres d'aspiration des voies aériennes...) 15.
Possible aussi par contact des muqueuses nasales, buccales et conjonctivales du visage avec des mains ou des objets fraîchement souillés par les sécrétions oropharyngées d'un sujet infecté.
La présence du virus est détectée dans le sang mais son caractère infectieux n’est pas avéré, même quand les charges virales sont élevées. En effet aucune transmission par le sang n’a été documentée. Quelques études ont confirmé la présence de virus infectieux dans les selles mais aucune n’a réussi à prouver de façon définitive la transmission par les selles (quelques exemples de cas avec une possible transmission fécale-orale ou par aérosols fécaux rapportés).
Le taux de reproduction de base (R0) de la souche historique était évalué entre 2,2 et 6,4. Cependant la transmissibilité du SARS-CoV-2 varie selon les variants (plus importante pour le Delta et surtout pour les sous-lignages d'Omicron).
Période de contagiosité
48h avant le début des symptômes, jusque J5 - J7 pour Omicron, après le début des symptômes.
La maladie
Incubation
Évaluée à 5 jours en moyenne (de 2 à 14 jours).
Clinique
Chez l’adulte, la Covid-19 se manifeste par une infection respiratoire aiguë avec une fièvre ou une sensation de fièvre, ou une des manifestations suivantes, de survenue brutale : asthénie, myalgies, céphalées.
Avec les nouveaux variants Omicron qui circulent actuellement, le risque d’hospitalisation est nettement diminué par rapport à la souche historique, l’anosmie est devenue rare, les pharyngites plus fréquentes, tandis que les difficultés respiratoires et le besoin de supplémentation en oxygène nettement moins fréquents. Le risque de formes graves reste néanmoins présent sur certains terrains vulnérables : une étude récente publiée par EPIPHARE en mai 2024, basée sur le Système National des Données de Santé (SNDS), montre que, malgré une efficacité du rappel et une circulation moins virulente du variant Omicron, le risque de Covid grave persiste toujours dans les populations vulnérables, en particulier chez les personnes souffrant de troubles neurologiques 16.
Les formes prolongées ou « COVID long » : au décours d’un épisode aigu, plus de 30 % des patients ont encore des symptômes à 1-2 mois et 15 % à 6-8 mois. Il peut s’agir de symptômes persistants ou de nouveaux symptômes. Si les plus fréquents sont une fatigue sévère, une dyspnée et des signes neurocognitifs, de nombreux autres organes peuvent être atteints 17.
Diagnostic
À la phase précoce :
- RT-PCR sur prélèvement naso-pharyngé (NP) est le test de référence. Également possible sur prélèvement salivaire en seconde intention si le prélèvement NP est difficile ou impossible à réaliser, mais moins fiable.
- Tests antigéniques sur prélèvement NP : un peu moins sensible.
- Autotest : test antigénique sur auto-prélèvement nasal : moins sensible car le prélèvement est de moins bonne qualité.
Après 7 jours, au stade d’atteinte pulmonaire, il est préférable d’avoir recours à des prélèvements plus profonds (expectoration profonde obtenue par technique du crachat induit chez les patients non intubés, aspirations trachéales ou lavage broncho-alvéolaire (LBA) chez les patients en réanimation). Dans un certain nombre de cas, évalué à 30 % environ, l’ARN viral a été détecté dans les échantillons respiratoires profonds, alors que la RT-PCR était négative dans les prélèvements oro- ou naso-pharyngés.
Traitement
1. Traitements curatifs :
- Traitements de support : paracétamol, oxygénothérapie, prophylaxie thrombo-embolique chez les patients à risque ou sous O 2 ; dans certains cas, antibiothérapie, corticothérapie (dexaméthasone si O 2 requérance) ;
- Antiviraux : Paxlovid® (nirmatrelvir/ritonavir) pour les adultes à risque de forme grave de Covid-19 à administrer dans les 5 premiers jours.
Le Remdesivir peut être utilisé en milieu hospitalier en deuxième intention en cas de contre-indication formelle à Paxlovid.
2. l n’existe plus de traitement préventif possible par les anticorps monoclonaux.
Populations à risque particulier
Terrain à risque accru d'acquisition
Immunodépression.
Terrain à risque accru de forme grave
Rôle majeur et prépondérant de l’âge dans la survenue de décès et de formes graves liés à la Covid-19.
L’influence des comorbidités est également marquée et significative, mais apparaît moindre que celle de l’âge :
- Pathologies à très haut risque de décès (RR > 3 dans la majorité des études) :
- Transplantés d’organes solides ; transplantés par allogreffe de cellules souches hématopoïétiques ;
- Maladies rénales chroniques sévères, dont patients dialysés ;
- Trisomie 21
- D’autres pathologies sont également à haut risque de décès (RR compris entre 1,5 et 3 dans la majorité des études) :
- Diabète de types 1 et 2 ;
- Obésité (IMC > 30 kg/m2), ce risque augmente avec l’IMC (IMC > 40 kg/m2) et pourrait être plus élevé chez les plus jeunes ;
- Cancers et hémopathies malignes surtout si récent et/ou en progression et/ou sous chimiothérapie ;
- BPCO et insuffisance respiratoire ;
- Insuffisance cardiaque et hypertension artérielle compliquée ;
- Antécédent d’accident vasculaire cérébral.
- Et également :
- Maladies hépatiques chroniques, en particulier la cirrhose ;
- Immunodépression congénitale ou acquise ;
- Syndrome drépanocytaire majeur ou antécédent de splénectomie ;
- Pathologies neurologiques : maladies du motoneurone, myasthénie grave, sclérose en plaques, maladie de Parkinson, paralysie cérébrale, quadriplégie ou hémiplégie, tumeur maligne primitive cérébrale, maladie cérébelleuse progressive ;
- Troubles psychiatriques ;
- Démence ;
- Maladies rares et particulièrement à risque en cas d’infection (liste spécifique établie par le COS et les filières de santé maladies rares: https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/liste_maladies_rares_cosv_fmr-2.pdf)
Par ailleurs, l’absence de vaccination est un facteur majeur d’évolution vers une forme grave.
Cas particulier de la grossesse
Risque accru de forme grave à partir du 3e trimestre, tout particulièrement en cas d’obésité, d’âge > 35 ans, de diabète. Risque d’accouchement prématuré, surtout en cas de formes sévères. La transmission materno-fœtale semble exceptionnelle sans impact majeur sur le nouveau-né 21.
À noter que la vaccination est recommandée chez les femmes enceintes dès le premier trimestre de grossesse avec rappel dès 3 mois après la primovaccination.
Immunité et prévention vaccinale
Immunité naturelle
L'infection par le SARS-CoV-2 induit une immunité capable de protéger d'une forme grave de Covid-19 dans les premiers mois qui suivent l’infection mais cette immunité semble diminuer avec le temps, ce qui expose à des ré-infections, notamment avec des variants différents tel Omicron.
Prévention vaccinale
Descriptif du vaccin
Au 15 Octobre 2024, une injection de vaccin est recommandée pour les personnes à risque de forme grave et les professionnels de santé.
Le délai à respecter après la dernière injection vaccinale ou la dernière infection Covid-19 est de 6 mois minimum, quelle que soit la situation de la personne. Ce délai est réduit à 3 mois pour les personnes immunodéprimées et les personnes âgées de 80 ans et plus.
Le vaccin monovalent à ARN messager Comirnaty JN1 de Pfizer/BioNTech est disponible pour la campagne de vaccination 2024-2025. La formulation de ce vaccin a été adaptée au variant JN.1 du virus.
Il existe en forme adulte, pédiatrique (5-11 ans et 6 mois - 4 ans) :
- Comirnaty JN.1 adulte utilisé chez les personnes de 12 ans et plus ;
- Comirnaty JN.1 pédiatrique pour les enfants de 5 à 11 ans ;
- Comirnaty JN.1 pour les enfants de 6 mois à 4 ans.
Le vaccin est injecté par voie intramusculaire.
Une surveillance de 15 minutes après l'injection est recommandée pour certains publics fragiles.
Pour plus d’informations, consulter : Vaccination info service.
Immunité vaccinale
L'efficacité vaccinale (EV) du rappel vaccinal contre les formes symptomatiques persiste, malgré les variations du virus circulant, ce qui justifie de renouveler les rappels chez les personnes à risque (âge élevé, mucoviscidose, cancer du poumon actif, dialyse chronique, maladies psychologiques et neuro dégénératives (plus qu’avec les autres variants) et transplantés d’organes).
Les EV contre les formes graves sont excellentes.