Hépatite A

La transmission est féco-orale par ingestion, la source étant les selles de sujets infectés :

• Transmission interpersonnelle à des personnes en contact étroit avec le cas :
  • Contamination intra-familiale, ou au sein de communautés à hygiène précaire, crèches…
  • Contamination lors de rapports sexuels : pratiques oro-anales et digito-anales
• Ingestion d’aliments contaminés consommés crus. Les sources de contamination des aliments sont multiples :
  • Environnement : eaux de ruissellement et eaux usées pouvant contaminer les élevages de coquillages
  • Utilisation d’eau contaminée de la production de fruits et légumes
• Manipulation des aliments par une personne infectée.
• Ingestion d’eau contaminée, plutôt dans les pays où l’hygiène est défectueuse.

Exceptionnellement transmission par voie sanguine : transfusion de produits sanguins contaminés, pas de cas par AES documenté.

Chez des chimpanzés infectés expérimentalement et chez des patients, l'ARN du VHA était détecté dans le sang entre 17 jours en moyenne avant et 79 jours après le pic d'alanine aminotransférase (ALT), soit une durée moyenne de la virémie de 95 jours (intervalle 36-391 jours) 12.

Virémie et excrétion fécale peuvent être prolongées en particulier chez les nourrissons et les personnes immunodéprimées, mais la charge virale diminue très rapidement après le début des symptômes.

La période de contagiosité est ainsi estimée entre 15 jours avant et 10 jours après le début des signes cliniques.

De 15 à 50 jours, selon la dose infectante (30 jours en moyenne).

Chez les enfants (< 6 ans), l'infection par le virus de l'hépatite A est souvent asymptomatique ou bénigne. Chez l'adulte, le début de la maladie est généralement brutal et se caractérise par de la fièvre, des malaises et une gêne abdominale. L’ictère est le symptôme prédominant.

Une présentation clinique très sévère est inhabituelle, mais l'infection peut entraîner une insuffisance hépatique aiguë et le décès, en particulier chez les personnes âgées et les patients souffrant d'une maladie hépatique chronique. Les formes fulminantes sont exceptionnelles, plus fréquentes chez l’adulte. La mortalité globale est la plus faible parmi les virus hépatotropes : environ 0,8 %. Elle a tendance à augmenter en fonction de la classe d'âge, plus faible chez les individus de moins de 30 ans et plus élevée chez ceux de plus de 50 ans.

Les symptômes de l'hépatite A durent généralement une ou deux semaines, rarement plusieurs mois. La normalisation des aminotransférases est généralement observée après quelques semaines. Les symptômes peuvent être prolongés et, occasionnellement, deux pics d'ALT distincts peuvent être détectés au cours de cette évolution prolongée. Il n’y a jamais d’infection chronique.

Les manifestations extra-hépatiques de l’hépatite A aiguë sont rares, mais peuvent inclure des symptômes neurologiques tels que le syndrome de Guillain-Barré, une éruption cutanée, une pancréatite, de l’arthrite, une myocardite, une insuffisance rénale aiguë et des troubles hématologiques.

Anticorps anti-VHA :

• élévation précoce et constante des IgM anti-VHA, dès les premiers signes cliniques. Persistance pendant 3 à 6 mois ; le diagnostic de l’hépatite A aiguë repose sur la recherche des IgM anti-VHA ;
• élévation précoce et très prolongée (plusieurs dizaines d’années) des IgG, associées à une immunité durable et solide, protectrice d’une ré-infection. La recherche d'IgG permet d'établir le statut immunitaire vis-à-vis du VHA.

Diagnostic direct :

En cas de doute diagnostique (détection d’IgM anti-VHA sans arguments cliniques ou épidémiologiques), l'ARN du virus peut être recherché dans le sang ou dans les selles par RT-PCR.

La recherche du virus par RT-PCR peut être réalisée devant une forme clinique atypique, hépatite prolongée ou à rechute, hépatite fulminante 1.

Pas de traitement curatif. La prise de paracétamol doit être proscrite.

Voyageurs en zones en zones d’endémie.

Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Personnel et résidents d’institutions d’accueil de personnes handicapées. 

Communautés en situation d'hygiène précaire en contexte épidémique.

Patients atteints de mucoviscidose ou de pathologies hépato-biliaires chroniques. La gravité augmente avec l’âge.

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La grossesse n'influence pas la gravité de la maladie hépatique et le développement d'une insuffisance hépatique aiguë, bien qu'elle puisse être associée à un décollement placentaire, à un travail prématuré et à une rupture prématurée des membranes.

Vaccin viral inactivé : seul (Avaxim®, Havrix® ou Vaqta®) ou combiné au vaccin contre Hépatite B (Twinrix®).

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Les vaccins contre l’hépatite A sont très immunogènes (taux d’anticorps supérieur ou égal à 20 mUI/ml, considéré comme protecteur contre l’infection). Selon les vaccins, les taux de séroconversion sont compris entre 98 à 100 % un mois après la première injection (y compris en post exposition si elle est administrée tôt). La durée de protection estimée est d’au moins 10 ans après la seconde dose chez les personnes immunocompétentes (et jusqu’à 40 ans selon certaines études). Elle confère une protection dès la première dose (y compris en prophylaxie post-exposition si elle est administrée tôt), qui peut durer au minimum 10 ans après deux doses (et jusqu’à 40 ans selon certaines études).